Aumônerie de l'Université Méthodiste de Côte d'Ivoire

Révérend Pasteur Koudjo Mensah GOKA - Aumônier de l’Université Méthodiste de Côte d’Ivoire

Foi – Vertu – Connaissance

Introduction

Dans le cadre de l’Église Méthodiste Unie-Côte d’Ivoire (EMU-CI), l’Aumônerie de l’enseignement supérieur est la structure d’accompagnement pastoral des étudiants. Cette pastorale avec les étudiants a le bien-être humain ou la vie en plénitude ou le développement humain comme finalité. Dans cette situation, la fin ou le but que l’Aumônerie propose pour l’avenir immédiat et lointain des étudiants qui nous sont confiés ou « échus en partage (1 Pierre 5 : 3) », c’est leur plein épanouissement dans toutes ses composantes: spirituelle, morale, économique, sociale, éthique, etc.
À partir de cette finalité fondamentale, nous dégageons des finalités secondaires que nous nommons objectifs. Nos objectifs précis sont de trois ordres :
 premier objectif : Améliorer les potentialités morales, religieuses et culturelles des étudiants ; 
 deuxième objectif : Améliorer les potentialités socio-économiques des étudiants. Il s’agit de permettre aux élèves issus de familles défavorisées d’évoluer dans de bonnes conditions de vie et de travail. Il s’agit de les libérer de l’oppression socio-économique ;
 troisième objectif : Améliorer les potentialités psychoaffectives et spirituelles des étudiants. Il s’agit de les amener à avoir une vie équilibrée, à être réconcilié avec eux-mêmes, avec leurs prochains et avec Dieu.
Au centre de notre pastorale se trouve le Seigneur Jésus-Christ. En effet, il n’y a pas d’accompagnement pastoral authentique si l’on ne tient pas compte du ministère de Jésus. Seule l’adhésion à sa personne et sa volonté de libérer tous les hommes pour leur offrir la vie en plénitude, peut éclairer le sens de toute pastorale.

I - Historique

I - 1. Contexte

La mission de l’Église Méthodiste Unie – Côte d’Ivoire (EMU-CI) au sein de l’appareil étatique ivoirien répond à des motivations de présence et de service. Parler de la présence de l’EMU-CI au cœur de la nation ivoirienne, c’est parler de l’ancrage de celle-ci dans les réalités psychosociales, sa manière de se rendre présente à la vie personnelle et collective des hommes et des femmes de la société ivoirienne, de participer à leur devenir. En effet, l’Église n’est pas une totalité autosuffisante. Elle n’est pas à elle-même sa propre fin. Elle n’existe pas en soi, pour elle-même, mais pour les autres, pour le salut du monde, pour manifester l’Évangile et le Royaume de Dieu au milieu des hommes, pour éveiller les cœurs à la présence de Dieu en eux et à la nécessité d’une métanoïa.
L’Etudiant dans son environnement psychosocial

Cette transformation concerne toutes les dimensions de la vie, de la personne et de la société, comme par exemple la recherche de la justice, la promotion de la paix, la sauvegarde de la création, l’éducation des jeunes, la santé, etc. Il doit donc exister une solidarité profonde de l’Église avec le monde, les hommes et le cosmos. Face aux problèmes de société, aux mutations, aux problèmes d’éducation et de santé, aux cris et gémissements des hommes et des femmes, des jeunes et adultes, l’EMU-CI attend apporter sa contribution. 

Vision missionnaire de l'EMUCI

Evangélisation par la Parole
Evangélisation par les actes
Evangélisation par les oeuvres
Le Conseil Eglise et Société de l’EMU-CI

Une façon pour l’EMU-CI d’être solidaire avec l’autre dans ses difficultés, dans sa pauvreté, dans ses souffrances, est la création d’Institutions diaconales étroitement liées à l’Église. Ces Institutions sont : les Écoles Méthodistes, l’Université Méthodiste de Côte d’Ivoire (UMECI), l’Hôpital Méthodiste, la Pouponnière de Dabou, le Centre d’accueil de la Croix Bleue. Les liens de ces Œuvres avec l’Église sont étroits et constamment vivifiés.

Entre le pas encore de l’eschatologie et le déjà de l’incarnation et de la Pentecôte, l’EMU-CI a compris qu’elle n’a pas le droit de se désintéresser ou de se déconnecter de ce qui se passe autour d’elle. Par sa prière, par son action et ses Œuvres (école, hôpital, pouponnière…) avec les moyens qui sont les siens, elle s’engage pour libérer les humains et la société de tout ce qui les aliène, pour aider la société à s’ouvrir à la présence de Dieu en elle et transformer ainsi le monde.

2 - Naissance de l'aumônerie

T. Rév. Past. Aka Hemance AKPESS - Aumônier Général de la DGEM

Il convient de noter que la naissance de l’UMECI s’est faite à travers la signature de deux arrêtés ministériels :
o CMAMCI N°337/MES/DETSP/S-DAH/AB du 08/12/2003
o UMECI N°1187/MESRS/DESPRI/S-DAH/CF du 14/12/2006.
Ces deux structures, dès leur création étaient chapeautées par la Direction Générale des Ecoles Méthodistes (DGEM). Par conséquent, l’Aumônerie était dirigée par l’Aumônier Général de la DGEM.

T. Rév. Past. Dr. Aka David KOUADIO - 1er Aumônier de l’UMECI (2008-2018)
Rév. Past. Koudjo Mensah GOKA - 2e Aumônier de l’UMECI (Depuis Septembre 2018)

Mais, pour marquer sa présence au sein de ses Œuvres, l’EMU-CI affecte des Aumôniers. C’est en septembre 2008 que l’EMU-CI a pris la décision d’affecter un Aumônier, à temps plein, au sein de l’UMECI.

II - L’aumônerie scolaire méthodiste : structure d’accompagnement pastoral des étudiants

1 - L'accompagnement Pastoral

1.1- La notion

Pour Christophe PAYA, « Le mot « accompagnement » évoque un cheminement commun et un processus, vécus dans un cadre chrétien. » . L’accompagnement pastoral est constitutif de la mission et du service de l’Église. Il témoigne de l’amour de Dieu qui rencontre l’homme en Jésus-Christ et le conduit dans une relation de dialogue et de communication. Le verbe accompagner est défini par le dictionnaire Le grand Robert de la langue française comme suit : « Se joindre à quelqu’un pour aller où il va ; aller de compagnie avec, conduire, guider, escorter. » Pour Gilles GODBOUT, « Accompagner c’est être témoin d’une croissance, d’une vie qui prend son espace et cherche à se dire…Accompagner : créer un climat favorable pour que la vie prenne davantage d’espace chez une personne différente de nous, unique, habitée par un désir de vivre qui connaît des obstacles et possède des ressources. Consentir à n’avoir aucun contrôle sur la croissance, la libération, le mouvement de l’autre. Choisir de devenir témoin de l’émergence de la lumière dans les yeux de l’autre sans que nous soyons la source de cette lumière. » 
Dans l’expression accompagnement pastoral, l’adjectif pastoral se réfère à la notion de pasteur. Étymologiquement, le terme pasteur signifie berger ou pâtre, celui qui mène un troupeau. L’emploi de l’adjectif pastoral permet d’indiquer que le type d’accompagnement dont il est question dans ce travail trouve sa source dans la communauté chrétienne dont le Chef est le Seigneur Jésus-Christ selon le chapitre 10 de l’Évangile de Jean, 
Selon Rudolf BULTMANN, l’image du berger est employée de plusieurs manières dans de nombreuses histoires . En Orient et dans l’antiquité grecque, la métaphore du berger et de son troupeau est très ancienne. Dans la littérature universelle, la figure du berger est celle du conducteur ou du guide d’une communauté religieuse ou politique . 
C’est surtout dans Ézéchiel 34 : 11-16 que les différents termes exprimés à travers le langage pastoral ont conflué. 
La fonction pastorale est une fonction messianique. Lorsqu’on compare ce texte d’Ézéchiel à l’allégorie du Bon Berger, on constate que la ressemblance avec Jean 10 : 1-18 est évidente. L’originalité johannique vient du fait que le Bon Berger expose sa vie (τίθημιτήνψυχήν : tithèmitènpsykhèn) pour ses brebis. « En grec, l’expression tithèmitènpsykhèn ne signifie jamais « donner sa vie » au sens de livrer à la mort. Elle dit « risquer » ou « exposer » sa vie lors d’un danger qui menace autrui. »

Séance d’accompagnement pastoral

Selon Xavier LÉON-DUFOUR, au verset 11, la traduction la plus conforme est « se dessaisir de sa vie » et aux versets 17-18, le terme le plus juste est « déposer.» Au verset 15, il maintient la formulation « se dessaisir.» Quant à M.-J. LAGRANGE, il préfère la traduction « le Bon Berger offre sa vie.» Tout compte fait, le Berger, dans cette métaphore, est Jésus et les disciples sont les brebis. Ce texte met en évidence les rapports unissant Jésus et les croyants. La vie que le Berger offre pour ses brebis préfigure la Passion du Christ qui apparaît à Jean comme un libre sacrifice de soi pour autrui.
D’autres personnes sont également chargées de veiller sur les Églises et de prendre soin des brebis : « Et il a donné les uns comme apôtres (άποστόλους), les autres comme prophètes (προφήτας), les autres évangélistes (εύαγγελιστάς), les autres comme pasteurs (ποιμένας) et docteurs (διδασκάλους), pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ… » (Éphésiens 4 : 11). Jadis, c’est à l’ensemble des disciples et plus tard aux responsables des communautés chrétiennes que Jésus-Christ a confiés la mission de l’accompagnement.

Le berger est à la fois un chef et un compagnon. C’est lui qui en tant qu’envoyé de Jésus-Christ, « rassemble, unit et réconcilie les différents membres du troupeau au milieu duquel il se situe et où il est tout aussi menacé par le loup que ceux dont il a la charge. »

Séance de jeûne et prière face aux défis socioculturels

L’accompagnement pastoral serait donc ce bout de route fait avec une ou plusieurs personnes par un Pasteur en tant que témoin de l’Amour et de la Grâce de Dieu.
Cet auteur met l’accent sur le fait que les personnes mandatées par l’Église pour faire l’accompagnement pastoral sont les mandataires ecclésiaux. Il ajoute que tous les membres de l’Église peuvent être des mandataires. Dans ces conditions, le mandant (l’Église) donne pouvoir à chaque mandataire d’agir en son nom. Ainsi, chaque membre reçoit de la part de Dieu, par l’intermédiaire de l’Église, un mandat pour accompagner d’autres membres.
C’est donc une prétention inhumaine de vouloir charger les seuls pasteurs d’une telle responsabilité. Au sein de l’EMU-CI, il y a d’autres ministères (le ministère de conducteur de classe méthodiste, le ministère de moniteur d’école du dimanche, le ministère de prédicateur laïc, le ministère de catéchiste) qui accompagnent les autres membres de la Communauté et de la société. En dehors de ces corps constitués, c’est l’Église dans son ensemble qui est concernée par l’accompagnement pastoral. Chaque membre de l’Église doit et peut accompagner un autre. Dans le cadre l’UMECI, l’Aumônier et son équipe gèrent l’Aumônerie.

1 - 2. L'accompagnement pastoral des adolescents de L’UMECI

De nos jours, l’accompagnement pastoral des jeunes gens et jeunes filles des établissements universitaires est un enjeu ecclésial important. Il représente pour les accompagnateurs (pasteurs et laïcs) un art qui doit s’apprendre. Cet apprentissage se fait non seulement au travers de rencontres humaines multiples mais aussi au travers d’une réflexion dont le but est d’être le plus proche possible des réalités auxquelles les étudiants sont confrontés aujourd’hui.
L’accompagnement pastoral en milieu universitaire requiert discernement et écoute attentive des étudiants mais aussi des personnels enseignant et non enseignant, au travers des moments de joie, de peine, d’espérance et de déserts qu’ils vivent. Faire chemin avec les étudiants tout en leur communiquant la Bonne Nouvelle du salut fait partie intégrante de la mission assignée à l’Aumônerie. L’accompagnement pastoral en milieu universitaire est une action pastorale. L’UMECI constitue une communauté éducative. Au sein de cette communauté, se retrouvent des personnes incorporées ou non au corps mystique de Christ. C’est à l’ensemble de ce troupeau que le Pasteur-Aumônier est envoyé. C’est ce troupeau qu’il accompagne et sur lequel il veille.
Cet accompagnement pastoral consiste à répondre à de multiples attentes : désir de faire le point et d’échanger, besoin de se réconcilier avec soi-même, recherche d’encouragement et demande d’amour, recherche de soutien financier et matériel … Pour l’Aumônier, ce type d’accompagnement fait partie de sa vie spirituelle. Sa manière d’écouter et de conseiller, son attitude de respect et sa discrétion, sa bienveillance et son bon sens sont les signes d’une authentique vie spirituelle.
L’Aumônier est envoyé pour proclamer la Parole de Dieu. La Parole de Dieu que l’Aumônier a charge de proclamer à l’ensemble de la communauté éducative ou à un individu est souvent comparée à une eau dont les humains ont soif. En recevant la Parole, les adolescents ont la possibilité, autant que faire se peut, de s’y désaltérer. Le but de l’Aumônier, en tant qu’accompagnateur, n’est pas de calmer superficiellement la soif des jeunes, leurs angoisses, leurs inquiétudes ou leur insécurité : ce qu’il ferait en « moralisant », en « dogmatisant ». Au contraire, il doit faire en sorte que l’eau de la Parole de Dieu qu’il transmet soit reçue à de telles profondeurs qu’elle suscite chez l’auditeur une source vive. Il ne doit pas se substituer à la responsabilité de chaque individu dans l’élaboration de sa réponse à l’appel de Dieu.
Dans cette perspective, une caractéristique de la mission de l’Aumônier est la disponibilité. Pour un Aumônier, cela suppose une attention à tout ce que vivent les adolescents, à l’école, en famille, dans les loisirs. Concrètement, accompagner les adolescents est un art difficile qui conjugue le sens de l’accueil, la patience, la disponibilité, un dialogue paisible, un intérêt pour l’actualité, etc. Toutefois, à la manière de Jésus-Christ qui était compatissant et respectueux des personnes et des groupes qu’il rencontrait, l’important est de rejoindre les étudiants dans le réel de leur existence quotidienne.
En effet, la structure chargée d’accompagner les étudiants de l’UMECI, de prendre le chemin avec eux, est l’Aumônerie de l’Enseignement Supérieur Méthodiste. C’est le lieu privilégié où les adolescents de façon générale et ceux qui sont confrontés à des difficultés de façon particulière sont accueillis avec leurs aspirations, leurs attentes et leurs doutes, leurs angoisses et leurs besoins de sécurité, d’amitié et d’affection.

2 - Qu'est-ce qu'une aumônerie ?

2 - 1. Étude terminologique

Dans le terme aumônerie, nous avons le mot aumône. Il vient du latin populaire « alemosina » qui serait une altération du latin ecclésiastique « eleemosyna », lui-même traduit du grec classique qui signifie « compassion» . Le mot aumône que nous rencontrons, par exemple, en Actes 24 : 17, (« Après une absence de plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma maison… »), présente dans la Bible un double sens.
D’une part, il exprime, au sens large, une œuvre de compassion bienfaisante ou de miséricorde à l’égard du prochain dans ses besoins spirituels (âme) et corporels (corps). C’est ainsi que Thomas d’Aquin définit l’aumône comme étant « l’œuvre par laquelle on donne quelque chose à celui qui est dans le besoin, par compassion et à cause de Dieu. » Cependant, il distingue deux grands types d’aumônes : les aumônes spirituelles (conseiller les hésitants, reprendre les coupables, instruire les ignorants, consoler les affligés, pardonner à ceux qui ont offensé, supporter les importuns et prier pour tous) et les aumônes corporelles (visiter les malades, désaltérer les assoiffés, nourrir les affamés, racheter les captifs, vêtir ceux qui sont nus, hospitaliser les sans-logis, ensevelir les morts) .
D’autre part, l’aumône renvoie au sens plus restreint, aux œuvres de miséricorde corporelles, essentiellement aux secours en argent, nourriture, vêtements donnés au prochain en situation de détresse matérielle. C’est actuellement le sens le plus habituel pris par le mot dans l’usage courant.
Etymologiquement, le substantif aumônier désigne toute personne qui distribue des aumônes. Le titre d’aumônier apparaît pour la première fois pendant le règne de Louis VII le Jeune, roi de France de 1137 à 1180. L’aumônier était chapelain de la cour et chargé d’assister au lever du roi pour dire la prière dans sa chapelle particulière, participer aux repas pour bénir la table et réciter les grâces, ordonner les cérémonies de la chapelle. Il avait aussi la charge de distribuer les aumônes royales. À mesure que les services d’assistance c’est-à-dire la politique de charité du roi se développe, ce dernier rôle (distribution des aumônes royales) prendra une grande importance : l’Aumônerie royale finira par être une sorte de ministère de l’assistance publique.
L’Aumônerie de l’UMECI, dans le contexte actuel qui est le nôtre, est l’Église en mission auprès des étudiants et leurs éducateurs. Quant à l’aumône, nous l’entrevoyons comme une compassion en faveur des acteurs de l’UMECI dans leurs besoins de l’âme et du corps. Une enquête, menée par une équipe que nous dirigions au cours de l’année universitaire 2010-2011, nous indique comment les jeunes perçoivent l’Aumônerie. Elle est perçue comme un lieu d’accueil où tout jeune a sa place, un espace d’échanges et de dialogue, un lieu ouvert qui prend en compte non seulement l’environnement universitaire et socioculturel mais aussi et surtout les préoccupations des jeunes. Dans cet espace de communication, il n’y a plus un maître détenteur du savoir et qui le transmet d’autorité selon une pédagogie imposée aux étudiants. Ici, chacun est participant et créatif. Dans ce sens, selon les jeunes, l’Aumônerie se différencie ainsi de l’école qui est au service de matières à apprendre et de programmes à suivre.

2 - 2. Conseil de l’Aumônerie

La spécificité de l’Aumônerie, c’est l’autorité de Jésus-Christ et la Parole de Dieu comme source permanente d’alimentation et d’éclairage en tant que socle par excellence sur lequel se construisent toutes les actions de formation et d’éducation de l’étudiant. Dans cette perspective, l’Aumônerie joue un rôle d’accompagnement moral, spirituel et social auprès de tous les étudiants et de tous les personnels enseignant et non-enseignant. En effet, c’est au sein de l’Aumônerie que trouvent consolation et espérance, réconfort et paix intérieure tous ceux pour qui la peur, les angoisses, les soucis, les inquiétudes, les possessions démoniaques et envoûtements mais aussi la désorganisation du tissu social et de la société, sont autant de facteurs qui influencent et handicapent négativement leur épanouissement social et universitaire. L’Aumônerie, en aidant ces personnes à trouver leur équilibre, participe ainsi à la mission universelle de l’Église, c’est-à-dire servir l’homme et confesser Jésus-Christ.

Conseil de l’Aumônerie​

A l’effet de rendre efficiente l’aumônerie et pour couvrir toutes les entités de l’institution universitaire méthodiste, il a été institué un conseil de l’aumônerie composé comme suit :
• L’Aumônier (Président)
• Le/La Responsable du Service Social et Relations Extérieures (Vice-Présidente)
• Un Enseignant (Conseiller Technique)
• Le/La Délégué(e) du personnel (membre)
• Le/La Responsable Marketing de la cellule Communication (membre)
• Le/La Président(e) de l’Association des Etudiants (membre)
• Le/La Président(e) de l’ACEEPCI (membre)

2 - 3. L’Aumônier et ses attributions

De nos jours, l’Aumônier est le personnage principal représentant une Église dans une institution laïque ou confessionnelle. Au sein de ces établissements, il exerce une œuvre de miséricorde en faveur des personnes dans le besoin spirituel et/ou matériel. Dans le contexte l’UMECI, l’Aumônier est l’animateur principal de l’aumônerie.

2 - 3 - a. La triple fonction de l'Aumônier

Le travail d’animation de l’Aumônier comporte trois fonctions essentielles distinctes mais complémentaires : Le travail d’animation de l’Aumônier comporte trois fonctions essentielles distinctes mais complémentaires :
 la fonction de production qui concerne le travail à accomplir et qui est définie par rapport à des objectifs bien précis. Elle s’apprécie en termes de rentabilité, d’efficacité et s’évalue par un résultat ;
 la fonction de régulation qui s’intéresse à la vie affective au sein de l’institution qu’est l’Aumônerie. Elle s’exprime en termes de satisfaction. En tant que régulateur, l’Aumônier veille sur le climat d’ensemble de son microcosme c’est-à-dire la manière d’accueillir, de stimuler les introvertis et de tempérer les ardeurs des extravertis ;
 la fonction de facilitation qui concerne les moyens et les méthodes permettant de réaliser les objectifs. À ce niveau Ambroise BINZ propose quelques questions que l’on pourrait se poser : « Les moyens, les méthodes et les techniques sont-ils choisis pour faciliter le travail des membres du groupe ? Les outils proposés par l’animateur sont-ils adaptés aux possibilités des personnes ?

En tant que facilitateur, l’aumônier doit permettre une exécution des tâches et des responsabilités, car selon Édouard LIMBOS « toute animation est un travail en équipe avec ses corollaires :
 discuter, échanger, débattre, exprimer ses idées, écouter,
 prendre des décisions valables, selon des procédés démocratiques qui ne lèsent pas profondément certains membres,
 répartir les tâches et les responsabilités entre les membres sans les concentrer sur les mêmes, qui se, sentiraient, à la limite, exploités et pressurés,
 réagir en adulte aux inévitables frustrations provoquées par toute exigence communautaire. »

2 - 3 - b. Le profil de l'Aumônier

Pour remplir cette triple fonction, l’Aumônier pourrait avoir le profil suivant :
 avoir une formation pastorale et théologique ;
 avoir une formation en psychopédagogie et en animation des groupes ;
 avoir une vocation particulière pour le service auprès des jeunes ;
 avoir une expérience du milieu scolaire ou des jeunes ;
 être un homme ou une femme de collaboration et d’ouverture d’esprit ;
 être disponible pour les étudiants et les personnels ;
 être patient et digne de la confiance des étudiants, enseignants et autorités scolaires.

3. L'éducation des étudiants aux valeurs éthiques et morales

3 - 1. La notion de valeur

Le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, relativement aux personnes, définit la valeur comme « ce en quoi une personne est digne d’estime, au regard des qualités que l’on souhaite à l’homme dans le domaine moral, intellectuel, professionnel. »
Les valeurs sont un idéal propre à une société donnée ou à un groupe d’individus. Ces valeurs constituent la manière d’être ou d’agir qu’une collectivité reconnaît comme idéale et à laquelle on souhaite que chacun se conforme. Autrement dit, les valeurs sont les manières qu’une société considère comme devant être respectées. Il s’agit d’idéaux partagés par les membres de cette société (exemples : le sens de l’effort, la réussite professionnelle, la solidarité). Les devises comme Liberté – Égalité – Fraternité (France), Union – Discipline – Travail (Côte d’Ivoire), sont des valeurs.
Il est évident que l’Église ne peut marquer sa présence sur le terrain universitaire sans y apporter des valeurs qui lui soient non seulement propres mais aussi universelles. Car, il ne saurait y avoir d’Université confessionnelle qui ne prolonge ses racines dans une communauté chrétienne donnée, et d’éducation chrétienne sans éducateurs chrétiens. Cependant, l’Aumônerie veille à ce que des préoccupations doctrinales ne viennent influencer le projet d’éducation. Ainsi, l’UMECI n’est pas le théâtre de conflits inter-religieux.

3 - 2. Les cours d’éthique à l’UMECI

Cours d’éthique à l’UMECI

En clair, il ne s’agit pas seulement de dresser la liste des valeurs à promouvoir, mais il faut élaborer un projet éducatif où les valeurs ont leur place et s’il est possible, des monographies sur des valeurs particulières à mettre à la disposition des milieux scolaires et universitaires.
En tout état de cause, l’Aumônerie dans le contexte qui est le nôtre, apparaît comme une entité morale, spirituelle et socioculturelle. Elle est le pont entre l’Église et l’Université.
L’Aumônerie est un instrument de libération au service des étudiants et des personnels de l’UMECI. Elle est une entité sociale et citoyenne c’est-à-dire une Aumônerie ouverte. Cette ouverture lui permet de prendre en compte les problèmes de société, toutes les interrogations qui agitent les jeunes et toutes celles qui font l’objet de bouleversements sociaux, de préoccupations nationales et internationales et qui demandent des éclairages et des positions éclairées.
Source permanente d’alimentation et d’éclairage en tant que socle par excellence sur lequel reposent toutes les actions et les activités de formation de l’étudiant, et Église en mission auprès des étudiants ou structure d’éducation chrétienne de l’Église en milieu universitaire, l’Aumônerie a pour finalités :
 apprendre à apprendre : c’est le savoir ;
 apprendre à entreprendre, c’est-à-dire le savoir-faire ;
 apprendre à vivre avec le prochain, c’est-à-dire le savoir-être et vivre.

Dans cette perspective et afin de donner aux étudiants un profil professionnel équilibré sur le plan éthique, moral et spirituel, sont incorporés aux UFRs de manière transversale des cours d’Ethique. Il s’agit de communiquer aux futurs cadres des vertus en vue d’excellence.

Conclusion

Les différents moments de marche en compagnie des étudiants et du personnel sont un temps de soutien et de réconfort à la personne en difficultés, un temps de conseil et d’enseignement. Par conséquent, il est important de partager avec les différents interlocuteurs, autant que faire se peut, quelques passages bibliques car il ne saurait y avoir d’accompagnement pastoral sans proclamation explicite de la Parole de Dieu. Sans la Parole de Dieu, l’accompagnement pastoral pourrait être assimilé à un entretien clinique. Dans un monde où la sécularisation prend des proportions ahurissantes surtout en milieu universitaire, l’Aumônerie doit être permanemment ressentie comme une ardente préoccupation de l’Église. En effet, la sécularisation favorise une ignorance de l’abécédaire chrétien. De plus l’Aumônerie entre en compétition avec toutes sortes d’offres concurrentes et concurrentielles. Dans l’embarras du choix, de nombreux étudiants sont prêts à accepter les propositions de vie et d’offres de salut provenant des sectes. Les jeunes constituent donc la couche sociale la plus vulnérable et perméable des mutations de la société. C’est devant cette situation et bien d’autres que les cellules de prière et le cours d’Ethique sont institués pour une redynamisation de la socialisation religieuse.
Ainsi, en affectant un Aumônier, l’EMU-CI participe au développement holistique des étudiants et à l’édification de la nation ivoirienne. Ce service reflète la volonté du Seigneur manifestée par l’EMU-CI dans son désir de :
 « voir l’homme s’épanouir intégralement par la connaissance afin de se libérer de l’ignorance ;
 lui donner, par la formation et l’éducation, les moyens d’organiser et de gérer son existence par une participation consciente et responsable à son propre développement et à celui de la société ;
 lui donner les moyens d’accéder à la sagesse par la culture ;
 voir régner partout la justice sociale et l’égalité des chances en donnant accès au savoir à toutes les couches sociales en particulier aux pauvres, aux orphelins et aux déshérités ;
 enfin, amener l’homme, au bout de tout ce processus à reconnaître Dieu comme unique source de tous ces biens, unique Seigneur et Sauveur et Lui vouer, Culte, Fidélité et Reconnaissance. »

Source :
Texte par T. Rév. Past. Dr. Aka David KOUADIO
Elaboration par Rév. Past. Mensah Koudjo GOKA

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